Bien-être animal Les volailles au défi de la compétitivité
La filière fait face à des enjeux techniques, économiques et sanitaires.
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Quels élevages avicoles pour assurer la souveraineté alimentaire de l’Europe ? Telle était la thématique de la table ronde organisée lors de l’assemblée générale de la Confédération française de l’aviculture (CFA), le 13 octobre 2021 à Samatan , dans le Gers. Les débats se sont rapidement orientés sur le bien-être animal.
Lucille Bellegarde, chargée des affaires agroalimentaires chez CIWF France, ONG pour le bien-être des animaux d’élevage, a défendu la pertinence de l’European Chicken Commitment. Cette démarche exige notamment l’emploi de souches de volailles de chair à croissance intermédiaire, une densité maximale de 30 kg de poids vif au mètre carré et un étourdissement par atmosphère contrôlée à l’abattoir.
Pour Christian Laforêt, aviculteur et vice-président de la coopérative Vivadour, « des productions comme le foie gras ou les volailles festives relèvent davantage du patrimoine. Certaines attentes vis-à-vis du bien-être animal posent un problème existentiel. »
Le maillon sélection pourrait aussi être fragilisé. « La fin de l’élevage en cage en 2027, annoncée par la Commission européenne, va mettre les éleveurs de reproducteurs dans une impasse technique », alerte Jean-Michel Schaeffer, président de la CFA.
Risques sanitaires
Sur le volet sanitaire, l’amélioration du bien-être animal risque d’engendrer des difficultés. « On observe chez les poules pondeuses élevées au sol des maladies qui réapparaissent, c’est spectaculaire », rapporte Jean-Luc Guérin, professeur en pathologies aviaires à l’École nationale vétérinaire de Toulouse.
Du côté des consommateurs, « il y a toujours une forte demande concernant le poulet conventionnel », témoigne Denis Lambert, PDG du groupe LDC. À l’inverse, « nous subissons une surproduction de volailles de chair bio ».
Quant aux œufs, « d’un côté, nous avons des éleveurs de poules en cage, dont on ne veut plus la production. De l’autre, des producteurs bio, à qui l’on retarde les mises en place, faute de demande », observe Jean-Michel Schaeffer.
Vincent Guyot
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